L'arrivé de Linkyoo

Sircophène se sauva en courant plus vite que quiconque l'avait déjà vu courir! Il ne semblait pas vouloir de compagnie et, de toute façon, personne ne pouvait le rattraper.

Par contre, quand Linkyoo allait sortir, une femme tournait autour de la porte pour entrer en même temps. Bien évidemment, elle avait les mains pleines! L'elfe s'écria encore plus quand elle remarqua qu'un pot de peinture s'était ouvert et lui avait coulé sur son chandail.

"Mais regardez donc où vous..."

Elle ne finit pas sa phrase et dévisagea le nouveau venu. Ne le reconnaissant pas, elle se mit à essuyer la peinture qui commençait à imbiber un peu trop dans son gilet. Elle ne paraissait pas mécontente envers le nouveau stagiaire, mais bien envers le pot de peinture mal bouchonné...

Linkyoo remarqua le dégat... Ah, il sorti de sont baluchon une serviette et la lança a la femme, Il lui dit : " Salut, moi c'est Linkyoo et vous ? "

Ompak se contenta d'émettre un long soupir d'exaspération avant d'aller chercher un seau rempli d'eau et une serviette, avant de commencer à nettoyer le sang qui avait giclé un peu partout.

-Que fait Narcissa? murmura-t-il tout en nettoyant. Elle était censée s'occuper de Sircophène, et pourtant elle n'est jamais ici!

Fyra n'attrapa pas la serviette que Linkyoo lui lança et se mit les mains sur ses hanches en tapant du pied. De toute manière, elle n'avait jamais vraiment apprécié les gens malpolis... La professeure est quand même une demie elfe!

"Bonjour, Monsieur... Linkyoo. Je vous prie, pour la prochaine fois, de vous présenter de façon plus polie et diplomatique envers une de vos collègues de travail! Je me nomme Fyra Chigna et je suis la plus belle professeure d'arts que vous verrez de votre vie!"

En apercevant que Linkyoo était humain, elle eût un coin de lèvre qui remonta, montrant qu'elle n'aimait pas trop trop le fait qu'il soit humain.

"Étant humain, je serai surement la seule professeure d'arts que vous verrez de toute votre vie à cet école... Sauf si, par malheur, un daédrique viendrait nuire à ma santé!"

Elle ramassa ses choses et replaça une mèche de cheveux qui lui était tombé dans la figure. En partant, on l'entendit marmonner un petit "Pauvre monsieur Sircophène..."

C'est à ce moment, que vêtut de la même toge que d'habitude, Anomen arriva. Appart le professeur de soin, personne ne l'avait vue depuis qu'il s'était évanoui dans la tour des professeurs. Il marchait lentement comme un fantome et ses bras pendaient dans leur manches à ses côtés, comme s'ils étaient mort. Il regarda rapidement les personnes présente sans prèsque relever la tête. Il regarda Fyra qui était la seul personne présente qu'il connaissait.

-"Est-ce que vous pourriez me dire où est Thanaris professeur?"

Son ton était bas, mais Fyra avec son talent pour les émotions, cru entendre une légère fureur quand il dit le nom de l'assistant directeur.

Fyra, prise au dépourvu par un élève qu'elle connaissait de peu, resta quelque peu incrédule en entendant les paroles peu frustrée d'Anomen. Elle se ressaisit très vite, par contre, et lui indiqua la porte de la Tour des Professeurs. Aucun élève avait le droit de circuler librement dans ces couloirs alors elle lui mit un bras réconfortant autour des épaules et l'incita à la suivre à l'intérieur avec un tendre sourire.

"Allons voir s'il est dans son bureau, veux-tu? Je devrai passé par mon bureau avant, par contre, car j'ai eu une mauvaise rencontre..."

La professeure d'arts mit un peu d'accent sur sa dernière remarque en lançant un regard qui semblait neutre envers Linkyoo. Elle incita encore Anomen de la suivre pour qu'elle puisse rencontrer le directeur.

Le directeur adjoint se trouvait dans la salle des professeurs, assis à la grande table de pierre ronde, fouillant dans de nombreuses feuilles de parchemin. Il semblait déjà se porter beaucoup mieux, malgré l'énorme pansement qu'il portait au niveau de l'estomac pour soigner la terrible blessure que Damascus lui avait occasionnée. Levant lentement la tête de sa paperasse, il salua Fyra d'un air cordial.

-Content de vous revoir, Fyra. Je me sens déjà beaucoup mieux et Ompak m'avait dit que je pouvais marcher tant que je ne m'épuise pas trop, alors j'ai décidé de venir alléger votre travail de secrétaire puisque je n'ai rien de mieux à faire. C'est assez paisible depuis quelques temps : les daédriques sont encore en train de se remettre de leurs blessures et de leur confrère défunt, comme nous, d'ailleurs.

Puis, il baissa les yeux sur Anomen qui attendait qu'on s'intéresse à lui pour livrer son discours.

-Je présume que vous êtes venu me voir, ajouta le directeur adjoint. Allez-y, je vous écoute.

La tête toujours baisser, il leva faiblement le regard.

-"Est-ce que je peux vous parler seul?"

Anomen n'avait absolument pas l'aire d'être dans son état normal. Il semblait...troublé.

Thanaris eut un sourire en coin qui sembla un peu forcé, un peu comme si il serrait les dents sous le coup de la douleur, puis acquiesca d'un signe de tête avant de se lever lentement. Puis, il marcha en direction d'une lourde porte en fer située au fond de la pièce.

De toute l'école, cette porte était sûrement une des moins empruntées. Si Thanaris décida d'y amener Anomen, c'était parce qu'il savait qu'ils y trouveraient le calme à coup sûr et que si il s'agissait d'une illusion des daédriques, il n'aurait aucun mal à le savoir là où il serait. La porte n'était pas barrée, et le directeur adjoint l'ouvrit et invita Anomen à s'y diriger avant d'y entrer à son tour. La porte menait à un escalier de pierre en colimaçons, éclairé par quelques torches accrochées aux murs de pierre.

Lorsqu'ils eurent fini de gravir les marches, ils arrivèrent alors dans un endroit dont la plupart des élèves ignoraient l'existence : l'observatoire. Tout comme la salle des professeurs, il s'agissait d'une pièce ronde occupée par une table ronde, mais la table de l'observatoire, elle, était faite de bois. En son centre trônait un énorme globe de cristal posé sur un drap de satin noir. Le plafond de cette pièce, pour sa part, était plutôt haut, et il serait logique de prétendre que cet endroit était la pièce la plus haute de la tour des professeurs.

Thanaris invita Anomen à s'asseoir à l'une des chaises de bois coussinées avant de s'asseoir de l'autre côté de la table. Puis, il posa ses mains sur celle-ci avant de soupirer un moment.

-Alors, de quoi vouliez-vous me parler?

Anomen ne s'assit même pas sur la chaise que le professeur lui montra, il se contenta d'encore regarder Thanaris du coin de l'oeil.

-"Pouvez-vous me dire tout ce que vous savez sur le daédrique qui se nomme "Déoxis"."

Le jeune mage avait l'aire très sérieux, même un peu frustré en disant le nom du meurtier de Janiss...

Thanaris soupira. Il se doutait que la question allait lui tomber dessus venant de celui qui avait presque tué Deoxis aux funérailles, ou plutôt, de celui qui l'avait tué. Seul problème : le daédrique semblait complètement immortel. Même si son coeur avait été entièrement transpercé par l'énorme lance de pierre, celui-ci s'était refait en un rien de temps. Thanaris se rendait peu à peu compte qu'il ne savait plus grand chose sur celui qui était autrefois son frère.

-Comme tu le sais peut-être, je suis le frère aîné de Deoxis. Nous avons été élevés par une famille de nobles elfes et nos parents ont été tués par une guilde d'assassins suite à un contrat. Les assassins nous ont élevé en tant qu'apprentis parce qu'ils avaient constaté que nous avions quelques talents en la matière. Il a toujours été un enfant très faible, craintif, mais pourtant si intelligent, beaucoup plus que je ne l'étais. Maintenant, je ne sais plus ce qu'il est devenu. Nous avons été séparés lors de mon admission dans la guilde en tant que membre à part entière et quelques années plus tard, j'ai appris qu'il avait rejoint le culte daédrique. Je l'ai vu pour la première fois depuis notre séparation il y a quelques jours, à la cathédrale, pendant la bataille qui a eu lieu. Il n'est plus du tout la même personne, mais pourtant, c'est lui. Je sais que c'est lui, c'est tout.

-"Vous ne connaîtriez même pas une faiblesse de votre frère? Ue peur d'on il souffrait quand il était jeune et qu'on pourrait exploiter?"

Il n'avait toujours pas relevé sa tête et ses bras pendaient toujours à ses côtés, ils n'avaient pratiquement pas bougés depuis le début de la conversation, ce qui était plutôt étrange...

Thanaris soupira une deuxième fois, ce qui lui arracha une grimace de douleur, avant de répondre.

-Il avait peur de tout quand il était petit. De toute façon, ce n'est plus la même personne du tout. Il n'a plus peur de rien, il cherche sans cesse à tuer et il agit comme un dément, alors qu'il a toujours été très calme et intelligent. Rien à voir avec le frère que j'avais.

-"Vous en êtes sur, "Monsieur Thanaris"?"

La fin de sa phrase semblait avoir été dite avec un légé sentiment de haine envers le directeur adjoint. Visiblement Anomen n'était pas dans son état normal. Il releva enfin sa tête et lança un regard noir à Thanaris.

-"Je ne sais pas pourquoi, mais depuis l'évênement à la bibliothèque, j'ai un étrange sentiment. Et durant le combat au hall, quand vous vous êtes battu contre votre "frère", vous l'avez vaincu, mais vous auriez bien pu aller plus loin qu'uniquement le mettre hors combat, non? Devrais-je en déduire que votre désire de défendre cette école n'est pas aussi grand que vous voulez le faire croire, "Monsieur Thanaris"?!"

Thanaris fixa Anomen d'un air un peu soucieux pendant quelques instants avant de répondre d'une voix méfiante, prudente. Il semblait vouloir éviter toute forme de dispute et, même si il avait dit que même les daédriques ne l'inquiétaient pas dans l'endroit où ils se trouvaient, il semblait toutefois préoccupé par les propos de l'élève.

-Vous l'avez vu vous-même : peu importe le nombre d'attaques qu'il reçoit, il finit toujours par se relever. J'aurais pu lui trancher la tête, j'aurais eu peur de la voir repousser. Bien sûr, je dois t'avouer que je n'ai pas essayé. Les règlements de ce combat étaient très vagues, je voulais éviter la malédiction. Crois-moi : un ennemi vivant est bien moins dangereux que ce fichu sort.

Soudainement, toute la colère d'Anomen sembla surgir de ses entrailles. Il retroussa rapidement ses manche en levant ses bras péniblement vers les aires. Thanaris peut y voir le résulta du sort du mage à la cathédrale.

Ses bras étaient profondéments brulés...

-"Vous croyez que j'ai sacrifié mes bras pour que vous puissiez prendre la peine de vous souciez des règles du combat?!" Cria-t-il violament.

Il laissait pendre ses bras sur les côtés de son corps, comme s'ils étaient sans vie. À voir l'importance des blessures, à moins d'un guerrieur hors-pair, ils semblaient complètement fichu...

Thanaris tenta de garder son calme, mais Anomen n'eut aucun mal à voir que l'assassin perdait peu à peu le contrôle de ses émotions. Il semblait torturé par les remords, comme si il venait tout juste de se rendre compte de ce qui s'était passé à la cathédrale.

-Désolé, dit-il, je ne pouvais pas savoir. Par contre, je n'oublie pas les sacrifices que nous avons dû faire pour en arriver où nous en sommes. Sircophène qui est frappé par la malédiction, la mort d'un autre élève, la cathédrale qui est, encore une fois, complètement ruinée. Tout cela, je ne pouvais pas le prendre en compte lorsque j'y étais. Je n'aurais pas pu prendre conscience de tout ça et élaborer un plan qui rendrait tout le monde heureux en quelques minutes. J'avais le choix : je pouvais laisser Deoxis là où il était et faire confiance à mes alliés, ou le tuer et déclencher une bataille générale, qui aurait fait de nombreux morts. Le choix me semblait évident et je ne pense pas avoir fait une erreur.

Le regard noir d'Anomen n'arraitait pas de fixer Thanaris. Le jeune mage semblait en voulloir...au directeur adjoin lui même!

-"C'est tout? J'ai entendu les règles du combat. C'était des combats à mort, non?! Alors s'ils sont aussi fanatiques de leurs règles vous auriez pu le tuer!"

Anomen avait lui aussi du mal à retenir ses émotions. Est-ce que la perte de Janiss, ajouté à la possible perte de ses bras, avaient pu changé autant un jeune garçon? En ce moment, en lui, son ancien rêve de vaincre son père était passé au second plan. Sa cible était désormait Deoxis et si le directeur ne l'aidait pas... Il ne savait pas comment, mais il allait le tuer!

Thanaris soupira de nouveau. Peu à peu, Anomen remarquait que quelque chose semblait se promener dans la pièce. Il eut l'impression, pendant un court instant, que quelqu'un venait d'entrer, mais il n'y avait personne. C'était invisible et ne produisait aucun son, mais Anomen savait qu'il y avait quelque chose...

-Les combats n'étaient pas à mort, précisa Thanaris. Sauf le mien. Je l'avoue, j'aurais pu tuer Deoxis. Tu dois seulement comprendre que j'ai eu le même sentiment de rage lorsque j'ai du me battre contre lui. Je voudrais le sauver, je voudrais qu'il soit guéri de cette folie qui est apparue depuis que les daédriques l'ont recueilli. Je n'empêcherai personne de le tuer si l'occasion se présente, mais je ne serai pas son meurtrier. De toute façon, même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu l'achever : il est immortel. J'aurais pu lui trancher la gorge, lui casser le cou, le tuer de vingt façons différentes, ça aurait été inutile. Tu lui as détruit le coeur entièrement, pourtant il a repoussé. Je n'ai jamais vu des pouvoirs de régénération aussi puissants, il est tout simplement immortel...

-" VOUS AURIEZ PU ESSAYER!" Cria Anomen.

En disant sa phrase, la chaise à côté de lui fut projetée de l'autre côté de la pièce et explosa contre le mur. La fureur semblait totalement l'envahir. Qui savait ce qu'était capable ce jeune mage si jamais il était gagné par la folie.

-"Cette fois, je me demande sérieusement si les élèves sont en sécurité en restant dans votre école. Depuis le début de la "guerre", 3 élèves sont mort. Le nain, Ja...Janiss ainsi que l'humain dans la chapelle. Avoir une occasion unique de pouvoir tout tenter pour vaincre un de nos ennemi ne vous a pas suffit?!"

Cette fois, c'était claire qu'il était hors de contrôl et Thanaris voyait bien que c'était la colère et non le bon sens du jeune garçon qui s'exprimait...

La salle devenait de plus en plus sombre. Anomen sentait de plus en plus qu'il y avait quelque chose de vivant dans la pièce et que cette chose devenait de plus en plus grosse, plus sa colère enflait. Il crut voir Thanaris faire un signe de tête, comme si quelqu'un avait été près de lui, avant de lui répondre :

-Toi, tu as essayé. Tu as vu aussi bien que moi que ça ne sert à rien. Tant qu'on ne connait pas la faiblesse d'un daédrique, on peut difficilement le tuer. Bien sûr, la plupart d'entre eux sont encore très humains. Les seuls que nous devrions vraiment craindre sont Deoxis et Damascus. Leurs pouvoirs sont immenses et les rendent invincibles tant qu'on ne connaît pas leur point faible. Si tu veux vraiment te venger, ou du moins te rendre utile, tu devrais essayer de mener une recherche de ton côté. Je ne sais pas si ça mènerait à quelque chose : Ompak, Bulzeeb et Xanaphé s'y sont essayés l'un après l'autre, mais la magie daédrique est beaucoup trop complexe même pour un spécialiste des arcanes. Par contre, on m'a dit que tu étais un élève prometteur. Je te laisse cette chance si tu le désires. Tu pourras consulter tous les documents disponibles dans l'école si tu le souhaites.

Malgré sa colère, Anomen n'était pas assé idiot pour refuser une telle offre. TOUT les documents de l'école? Cela voulait-il qu'il y existait des documents sur le Daédriques... Tout ce qu'il était sur c'est que quelque chose n'était pas normal dans la pièce.

-"Tout les documents... est-ce que cela ne concerne que les livres de la bibliothèque où cela comprent-il certain documoent pour ainsi dire "secret"?"

Malgré le fait qu'il semblait toujours enragé, l'offre de Thanaris semblait vraiment l'interesser. Il pensait déjà a son plan. S'il devait enquêter, Ompak, Bulzeeb et Zanaphé sauraient ses premières pistes...

Thanaris vit que l'attitude du jeune homme avait brusquement changé et, pour ponctuer sa phrase, son visage se fendit d'un large sourire.

-Oui, tout les documents. Tous les papiers que nous possédons dans l'école, sauf quelques parchemins qui n'ont absolument rien à voir avec ce qui t'intéresses : le directeur préfère les garder pour lui, même les professeurs n'y ont pas touché.

En gardant une certaine réserve et en regardant autour de lui en se domendant si la sensation était simplement un sensation, il posa une autre question, mais garda toujours son air haineux.

-"Et où sont-ils ses documents?"