Repos Sous les Arbres

Namiko leva tranquillement la tête vers Aedrick, le regardant incrédulement. Bien sur, étant une elfe des bois pure et dure, elle avait énormément de talent dans le domaine... Même si elle ne savait pas que seulement les gens de sa race avaient ce talent! Elle croyait que tous étaient agiles comme elle...

"Oui, je me souviens de ce que tu avais dit sur cet homme... Mais je ne crois pas que cela s'applique à moi; j'ai une dextérité tout à fait normale! Pour ce qui est de la canne... J'ai toujours vécu dans les bois seule donc je me suis habituée à me servir d'une branche courbée pour compenser de ma petitesse! Seule chose que j'ai de plus, à ce que j'ai remarqué, est une démarche silencieuse..."

Elle soupira et laissa mollement retomber sa tête sur ses genoux. Elle se laissa coucher sur le côté en position du foetus et s'habrilla de quelques couvertures. L'orage criait à l'extérieur et Namiko n'avait nulle envie de s'éloigner du feu apaisant devant elle!

Banak approuvait ce que Aedrick racontait et cmptait l'appuyer.. Il prit une de ses hachettes dans sa main droite et la leva à la hauteur de son visage à la vue de tous.

- Ce qu'il dit est vrai namiko, tu ne te sent pas capable de devenir plus forte peut-être parce que tu n,a pas encore trouvé l'arme avec laquelle tu pourrait combattre comme une véritable extension de ton corps! Regarde moi, les armes qui me convienne le mieux son ces hachettes...

Le jeune garçon regarda son amie pendant un moment, cherchant une parcelle de pensée qui était restée cachée dans un recoin de son esprit, puis ses yeux s'illuminèrent et il s'approcha de nouveau de l'elfe.

-Namiko, j'ai trouvé! dit-il, enjoué. Mon grand-père avait déjà rencontré un prêtre dans un de ses voyages, un très vieil homme. Ils lui avaient proposé leur aide, mais le vieux a refusé et il a tout simplement continué à marcher avec sa canne. Mon grand-père et son groupe ont continué leur route eux aussi et pendant la nuit, ils ont entendu des bruits de combat. Ils sont allés voir d'où ça venait et quand ils sont arrivés là, ils ont vu le vieux qui se tenait devant une dizaine de bandits, tous K-O! Le vieux utilisait un truc de canalisation d'énergie et il faisait allonger sa canne, si bien qu'il pouvait envoyer valser une dizaine de brutes à distance sans même se forcer! Si t'essayais, tu pourrais peut-être réussir!

Namiko leva brusquement la tête vers Aedrick, exaspérée. Elle le regardait bizarrement; mélange de tristesse, d'exaspération et... Un autre sentiment qui pouvait se lire difficilement pour de l'amour. Elle ne bougea aucun autre membre de son corps, que sa tête pour pouvoir bien regarder Aedrick.

"Je te l'ai dit; ce n'est pas que je n'ai pas essayé d'avoir des cours! J'ai essayé, essayé et réessayé! Personne ne comprend que je me blesse toujours avant même de parvenir à assister à un seul cours, un seul! C'est à croire que j'aurais mieux été de ne pas survivre à l'expédition, comme ça, je serais au moins en paix de tout ça!"

Son ton se brisait par moment, comme si un sanglot l'empêchait de parler normalement, mais on ne voyait pas de larmes dans ses yeux. Non, des yeux sèches et normaux... Elle avait parlé avec animation, tannée d'essayer de faire comprendre sa situation aux autres... Aussi, le "ça" qu'elle avait prononcé parlait de son passé -elle le visionnait en prononçant ses mots donc le "ça" tenait pour ce qu'elle voyait-, mais on pouvait très bien le prendre pour la conversation ou même la situation présente.

Le sourire s'effaça du visage du jeune garçon en même temps que la lumière dans ses yeux, et il perdit son entrain alors qu'il se rassit par terre en regardant Namiko. Tout comme l'elfe, il sembla avoir perdu tout espoir, mais il semblait aussi frustré par le manque de détermination de son amie.

-T'as pas le droit de dire ça! dit-il alors en se relevant d'un bond. On a tous travaillé très fort dans la caverne et toi-même t'as risqué ta vie pour t'en sortir! Regarde où t'en es maintenant : t'es intacte, bientôt t'auras toute ta santé et tout sera redevenu comme avant! T'as fait des trucs courageux là-dedans, autant que tout le monde, alors arrête de te dénigrer tout le temps comme ça!

Namiko sauta aussi sur ses pieds en entendant les propos d'Aedrick, mais contrairement à lui, elle ne resta pas sur pieds! Elle tomba par terre, se faisant mal aux coudes et au derrière. Elle gémit en se regard un coude qui avait une brûlure parce qu'il avait frotté contre le planché. Elle se tourna ensuite vers Aedrick, autant frustrée que lui.

"Tu ne sais pas ce que j'ai vécu ni ce que je vis! Tu ne sais pas ce qui va arriver à ma santé ni ce qui va arriver dans ma vie! Je suis prise avec cette foutue canne pour deux mois! Pour deux longs mois je vais être faible et je ne pourrai pas faire de cours! Cela fait maintenant un petit moment que je suis ici et que je n'ai assisté à aucun cours! Cette école ne me sert à rien et je savais que j'aurais dû rester d'où j'étais! Au moins là bas, les animaux me comprenaient mieux que toi!"

Ce qu'elle disait était blessant, mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Elle eût un hoquet émotif et se leva tant bien que mal avec l'aide de sa canne. Elle était furieuse, mais aussi énormément blessée par les paroles de son ami. Elle se sentait vraiment stupide d'avoir accouru à un appel quand elle était très bien où elle était et, surtout, d'être tombée amoureuse aussi bêtement. Elle se dirigeait vers la porte en soufflant; autant de colère que de misère!

Aedrick regarda Namiko partir en grognant. Il avait tenté d'être aussi compréhensif que possible, mais en même temps, il avait de la difficulté à comprendre son amie. Elle qui n'avait rien voulu lui dire, elle le blâmait maintenant de ne rien connaître sur sa vie!

Puisqu'il vit que son amie allait quitter, il décida d'abord de ne pas l'en empêcher, mais après tout elle n'était pas dans un très bon état. Sa sécurité lui importait avant tout. Ne voulant pas la brusquer, Aedrick devait toutefois la retenir de sortir et ne savait pas trop comment s'y prendre. Par réflèxe, il courut alors vers elle et entoura son cou de ses deux bras pour la retenir et l'attirer vers lui sans lui faire mal.

Elle ne se souciait même pas qu'Aedrick allait essayer de l'arrêter; elle s'était préparée à lui crier après, mais quand celui-ci l'entoura ainsi... Elle ne put que lâcher sa canne de surprise et rougir comme une tomate! Namiko se laissa aller, proie à ses émotions trop fortes, son cœur battant à en sortir de sa cage thoracique. Elle voulait pourtant dire à Aedrick de la laisser tranquille, lui crier après pour qu'elle puisse retrouver son ancienne maison faite dans les bois, mais...

"L... Laisse moi tranquille..."

Sa voix n'était pas convaincante du tout, elle était même douce et Namiko elle même fut étonnée du manque de conviction dans ses propres mots. En fait, elle était aux anges!

-Tu crois vraiment que j'vais te lâcher après ce que t'as dit? dit-il d'une voix calme et rassurante. Tu crois que j'vais te laisser partir comme ça sans rien dire, en me disant que tout ce que tu disais était vrai et que ça servait à rien de rester en vie? J'suis pas comme ça, moi...

Aedrick trouvait que la peau de Namiko était incroyablement douce et se plaisait bien à l'enlacer ainsi, mais resta tout de même assez concentré sur la situation. Il attendit patiemment que l'elfe lui réponde.

Namiko ne savait plus quoi faire du tout; sa respiration devenait haletante, son cœur battait tellement fort qu'elle commençait à en ressentir une douleur particulière... Elle essaya donc de se calmer en attendant, ne voulant pas briser ce moment pour rien au monde. Son silence dura parce qu'elle était complètement incapable de se calmer, aussi proche d'Aedrick qu'elle fut! Au moins, elle réussissait très bien à ne rien faire paraître, quoi qu'elle aimerait bien se coller un peu plus sur le jeune garçon... Ce qu'elle ne voulait pas faire pour l'indisposer! Elle ne put s'empêcher par contre, de laisser sa tête se reposer sur le bras de son ami...

Le jeune garçon, alerté par la canne qui était tombée et par le mouvement de tête de Namiko, avait d'abord cru qu'elle avait une nouvelle faiblesse, mais remarqua vite qu'elle était simplement fatiguée. L'avait-elle choisi comme oreiller? Aedrick ne savait que faire de cette pensée et décida tout simplement de s'assurer que tout allait bien.

-Allez, on oublie tout ça et on retourne près du feu. Tu me diras tout ce que t'as à me dire si tu veux, j'veux juste que t'ailles pas te tuer à rester dehors avec un temps pareil.

Namiko gémit et ses jambes avaient perdue toute leur force! Elle essaya de s'agripper à Aedrick, mais avait les bras plaqués contre son corps et trébucha sur ses propres pieds. Une chance que on ami la tenait, parce que sinon elle se serait encore cognée contre le sol! Elle se fit aider par Aedrick pour s'approcher du feu parce qu'elle s'agrippait à lui comme une bouée. Une fois assise, elle prit effectivement son copain comme un oreiller!

"J'ai... J'ai rien à dire..."

Sa voix était douce, sereine. Elle n'avait plus ses inquiétudes de plus tôt; elle flottait sur un nuage de paix et de joie... Elle était aussi très très rouge!!

Le jeune garçon n'était aucunement gêné, comme d'habitude, mais ne savais pas vraiment quoi ajouter. Après quelques secondes de silence, il émit un petit rire et ajouta :

-Tu sais, j'crois que t'es fatiguée. T'as fait beaucoup d'efforts pour une personne malade, c'était peut-être pas une bonne chose. On devrait attendre que t'ailles mieux avant de partir d'ici. Si tu veux quelque chose, t'as qu'à me le demander, Banak et moi on va s'en occuper.

Namiko, pour toute réponse, cala sa tête dans l'épaule de son ami, comme pour dire qu'elle n'avait besoin de rien. De ses pieds, elle approcha une couverture et entoura tous deux dedans, devant le feu. Pour être plus à l'aise seulement, elle entoura la taille d'Aedrick de ses bras et soupira, à l'aise. Elle savait qu'Aedrick ne ressentait rien pour elle, mais elle était tout de même très heureuse en ce moment. Son nez fin capta l'odeur du corps sur lequel elle prenait appui et sourit.

"Tu sens bon!"

Après une seconde d'avoir prononcé ses mots, Namiko rougit, prenant conscience de ce qu'elle venait de laisser échapper. Elle rougit et cacha son visage dans l'épaule de son ami pour cacher sa gêne des autres.

Le jeune garçon avait d'abord ri en entendant la remarque de son amie, content de voir qu'elle allait mieux et surpris par la nature de son commentaire. Puis, il leva la tête.

-Hé, t'entends? fit-il. Y'a comme une chanson qui se joue! Y'a quelqu'un qui joue de la flûte dans le coin. À ton avis, c'est les esprits du bois?

Namiko écouta bien le son et secoua la tête de gauche à droite avant de soupirer.

"Non, le son des esprits de la forêt est beaucoup plus riche et plus envoutant. C'est bien quelqu'un qui joue à l'extérieur! Viens, allons le chercher avant qu'il ne meurt de froid..."

Très déçue de ne pas pouvoir rester collée sur Aedrick, Namiko lui demanda de l'aide à se relever du regard. Elle ne pouvait tout de même pas laisser une personne dehors dans ce froid et cette pluie torrentielle!

Namiko savait à peu près où était la personne qui jouait de la flûte; par habitude de trouver les oiseaux dans la forêt près de chez elle. Elle dirigeait Aedrick dans la brume trop épaisse et se faisait supporter par son ami. Il leur pleuvait dessus et elle commençait à avoir froid, encore une fois.

"Hé, toi qui joue de la flûte! Où es-tu?! Viens à l'intérieur de la baraque avec nous, il y a à manger et un feu où tu ne seras pas mouillé! Ta musique est plaisante, tu pourrais y jouer la dedans!"

Il fallut qu'elle s'arrête après s'être autant époumonée, essoufflée. Elle toussait tellement qu'on dirait qu'elle allait se tousser un poumon! En s'étouffant parce que sa toux était trop creuse, elle cracha quelque chose qu'elle ne put voir à cause de la brume trop épaisse. Elle amena sa main à son nez et eût un vertige... Elle n'avait même pas à la sentir parce qu'elle avait le goût métallique dans sa bouche...

"A... Aedrick... Je crois que... Je ne me sens... Pas bien du tout..."

En effet, elle avait trop fait forcer son corps et avait la tête qui tourne. Elle s'agrippa complètement après son ami, sa canne tombant au sol, le cœur au bord des lèvres. Si on avait pu la distinguer, on l'aurait vu blême comme un drap. Frissonnant de froid et de manque de force, Namiko ne se sentait vraiment pas bien! Elle avait le goût de tout simplement s'étendre et dormir...

Banak suite a une journée plus ou moins rude, était tombé endormie près du feu dans la petite cabane tanné d'écouter Aedrick et Namiko parler et essayer de la rendre moins malheureuse. Puis quand Namiko cria en interpellant quelqu'un qui jouait de la flûte Banak se réveilla un peu en sursaut au beau milieu d'un cauchemar et mêla la réalité a son rêve a son réveil!

- Ah!!! Une flûte!!! Hein? Qu'est-ce que je dit moi... Pourquoi j'ai une flûte?? ( puis il se frotta les yeux ) ... J'ai pas flûte et je suis seul... Il m'ont même pas réveiller!!

Banak finalement sortit de son cauchemar avec une flûte ( XD ) sortit a l'extérieur chercher les autres. Et s'exclama de sa grosse voix Orc:

- Aedrick ??? Namiko ???

Namiko savait exactement où était la personne qui avait prononcé des mots qu'elle savait déjà. Cette personne pouvait donc lire dans le passer, mais ne pouvais pas très bien interpréter les pensées des gens! Elle ne se faisait aucune allusions; elle souhaitait que le passé ne soit pas si lugubre, mais n'était pas assez enfantine pour souhaiter le changer! Elle voulait tout simplement essayer d'oublier ce lourd fardeau et changer le futur.

"Qui que tu sois et où que tu sois... Tu n'as pas raison!"

Elle avait prononcé ses paroles d'une voix si faible qu'elle se demandait si elle avait été entendue. Elle ne pouvait plus se soutenir seule et se demandait si Aedrick serait capable de l'apporter... Au moins Banak serait là pour les aider! Si il les trouvait!

Aedrick avait tout simplement suivi Namiko, dans son insouciance habituelle, et avait presque oublié que son amie était malade. Lorsqu'il vit qu'elle ne se sentait pas bien, il tenta de la ramener à la cabane, mais ils furent pris dans le nuage de brouillard. Ne lâchant pas le bras de l'elfe, il se mit ensuite à chercher une sortie au nuage, mais s'arrêta lorsqu'elle se mit à parler à Chaos, qu'il n'entendait pas.

-Namiko, à qui tu parles? demanda-t-il. J'entends Banak qui nous appelle, y faut rentrer, reste pas plantée là!

Le jeune garçon tenta de guider son amie à l'extérieur du nuage pour qu'ils retournent dans l'avant-poste.

Namiko n'était plus capable de bouger; elle avait de la difficulté à respirer même! Fatiguée et déprimée de toujours être la plus faible et celle qui doit être surveillée par les autres, la petite elfe se laissa trébucher contre une petite roche pointue. Elle s'étala de tout son corps sur le sol rocailleux et y resta, toujours en train de tousser comme une bonne et de cracher du sang. Son coeur pompait irrégulièrement et lui faisait atrocement mal. Elle se mit donc à hoqueter et à se tenir la poitrine tandis que son corps se crispait et se détendait sans raison. C'était un spectacle assez atroce, si on parvenait à le voir au travers de la brume!

Le jeune garçon qui tenait Namiko par la main fut alors attiré vers le sol lorsque son amie tomba et tomba avec elle. Lorsqu'il entendit son amie respirer de façon aussi rauque, il se releva d'un bond et aggripa l'elfe pour l'aider à se relever, la serra contre elle et l'amena dans une direction aléatoire : il ne voulait pas savoir où il allait, tant qu'il sortait de la brume.

Une fois sorti, il s'orienta en écoutant les cris de Banak et réussit à revenir à la cabane en tenant Namiko contre lui qui respirait avec difficulté. Il cria à son ami orc de rentrer et ils rentrèrent à l'avant-poste en fermant la porte.

-Elle est gelée! dit-il en l'enroulant de nouveau dans de nombreuses couvertures et en la plaçant près du feu. Tiens bon Namiko, tu vas aller mieux!

Le jeune garçon mit ensuite les mains de son amie et les frotta pour la réchauffer, en espérant qu'elle aille mieux.