Quartier général des Daédriques

La forêt, bien que faisant partie de l'école, couvrait un territoire énorme qui atteignait presque sept fois la taille du terrain d'Arbar. Entre le feuillage des arbres massifs qui s'y trouvaient, il était difficile d'apercevoir une créature immobile et ce fut donc pour cette raison que plusieurs bandits y élirent domicile. Toutefois, depuis les dernières semaines, les brigands dans la forêt s'étaient mis à disparaître, les uns après les autres. Puis, tous étaient retrouvés au même endroit : dans un énorme brasier de fer rond, rempli des cendres des cadavres brûlés. Un cimetière daédrique avait élu domicile dans les bois.

Non loin de l'énorme brasier, amené là par on ne sait quelle magie, se trouvait aussi un petit temple de pierre ancien, presque en ruines. Il semblait avoir été construit il y a des années, mais pourtant, il y était apparu depuis quelques semaines seulement. Il s'agissait là du quartier général des daédriques, leur servant à la fois de temple, de dortoir, de lieu de rencontre et de base d'opérations. Par contre, il ne s'y trouvait qu'une seule personne : une jeune fille, grande, aux cheveux dorés et aux courbes irréprochables, s'observant dans un grand miroir tout en souriant. Elle semblait très narcissique, observant chacune particularité de son corps.

Alors, lorsqu'elle sentit une main agripper son épaule, elle poussa un cri de frayeur. Le miroir se fissura alors qu'elle redevenait de plus en plus petite, ses traits de femme adulte reprenant leur apparence enfantine. Duplicata, figée par la surprise, entendit alors la voix grave de Damascus résonner à son oreille.

-Au cas où tu n'aurais pas remarqué, Duplicata, nous sommes en croisade. Ce n'est point le moment de jouer avec tes illusions, mais bien de te mettre au travail. Plutôt que de vivre sans cesse dans ton imagination, tu devrais accomplir ton devoir. Lorsque nous aurons terminé notre quête, peut-être la puissance reçue te permettra-t-elle de devenir ce que tu souhaites. Tu n'auras plus besoin de vivre dans des illusions, tu seras une véritable jeune femme, belle et immortelle. Par contre, tu devras travailler pour obtenir cette récompense...

Le chef des daédriques laissa la petite fille seule devant son miroir brisé, se tournant alors vers Lilium qu'il venait de ramener. Il lui fit signe d'aller s'occuper de Deoxis, précisant que celui-ci était gravement blessé, fidèle à son habitude de se mutiler pendant les combats. Il se tourna ensuite vers Duplicata une seconde fois.

-Tu devrais aller te préparer, nous allons recevoir des invités. Quelques gens qui sont intéressés à en savoir plus sur leur belle école.

Il alla ensuite s'asseoir sur les marches du temple, sa lourde faux reposant sur son épaule, le menton posé sur ses mains.

Bulzeeb se demandait si il avait vraiment envie d'en savoir plus... c'était trop pour lui. Trop de chose arrivait en même temps. D'abords l'arrivé de Damascus et ensuite cette lettre. Il prit beaucoup de temps a réfléchir mais décida d'accepter l'invitation. Par contre il n'avait aucun désir de trahir Thanaris même si cela pourrais le conduire à sa mort, sa fierté de mercenaire le poussait a respecter ses contrats peut importe ce qui lui est arrivé. Il partit donc pour la foret et arriva , a sa surprise en premier.

Le professeur mage Harkle Harpell avait revêti sa longue cape noir qu'il portait dans ses temps d'aventure et combat du passé. Il l'avait rangé avec d'autres souvenirs à son arrivé à Arbar et suite à son engagement en tant que nouveau professeur, il ne croyait plus avoir besoin de resortir cette cape.. Elle lui rappellait des souvenirs à la fois agréable et dérangeant.. Qui sait, peut-être que le mage avait apporté plus d'anciennes choses sous sa cape noir.

Il avait emprunté exactement le chemin indiqué sur la lettre de Damascus, il avait pris le chemin du plus haut arbre de la forêt, puis avait bifurqué vers le sud-ouest à partir de cet arbre jusqu'à ce que le chemin soit parsemé de cendres. Une fois sur les lieux, il remarqua qu'il n'était pas le premier arrivé. En effet, le professeur Bulzeeb était là, Dieu seul savait si il était là depuis longtemp ou si il venait tout juste d'arrivé. Harkle se demanda si ils allaient être seuls car, en chemin, il n'avait vu personne d'autre que son ombre.

Harkle se rapprocha à un rythme régulier de Bulzeeb et dit avec une voix normal, comme si il n'avait absolument rien à cacher ou à se reprocher:

- Eh, tu est là depuis longtemp?

Il avait posé cette question sans un regard sur son camarade de travail, il était plutôt occupé à contemplé les alentours cherchant pour des traces d'embuscade ou n'importe quel autre pièges du même genres...

Bulzeeb était penseur, lorsque Harkle lui parla il ne prit même pas la peine de le regarder et continua a fixé le ciel.

non. depuis quelque minutes a peine. plus j'y pense et moins je crois que j'aurais du venir...

Damascus les vit alors arriver et, à ce moment, ferma les yeux. Il les ouvrit quelques secondes plus tard et se contenta de dire à Duplicata, assise à côté de lui :

-Xanaphé ne viendra pas. À moins qu'elle ne nous donne un autre signe de vie, je crois que nous devrions l'oublier.

Il prit alors sa faux et se leva lentement, s'approchant des deux professeurs. Sans un mot, il fit un geste de la main, les invitant à entrer dans le temple. Harkle et Bulzeeb gravirent alors les marches et pénétrèrent dans le temple de pierre. Celui-ci semblait toutefois beaucoup vaste et somptueux que de l'extérieur : les dalles de pierre étaient taillées et luisaient de la lumière produite par les nombreuses torches accrochées aux murs, couverts de bannières du symbole des daédriques, un X blanc entouré d'un cercle qui semblait brûler au milieu d'une flamme.

Au milieu du temple se trouvait aussi une sorte de bain intérieur, un espace carré plus bas que le reste du temple rempli d'une eau chaude d'où émanaient des odeurs parfumées. Au milieu de ce bain se trouvait le troisième daédrique, Deoxis, qui semblait y dormir, appuyé contre une statue de pierre au milieu du bassin. Damascus contourna celui-ci et incita les autres à le suivre jusqu'à une grande table ronde au fond de la pièce. Elle semblait faite d'un métal précieux, peut-être de l'argent, mais elle était aussi translucide, probablement par un quelconque enchantement.

Le chef daédrique suggéra à ses invités de prendre un siège, qui étaient en l'occurence de lourdes chaises de bois agrémentées de repose-bras, toujours sans dire un seul mot, et s'assit alors sur une des chaises. Rien d'autre n'était audible que le crépitement du feu des torches qui éclairaient la pièce.

-Bienvenue, amis, dit alors le chef daédrique de sa lourde voix grave et sonore. Nous voici donc réunis en ce temple car nous partageons un but commun, qui est de faire de cet endroit un monde meilleur. Car sachez, mes amis, que ce n'est malheureusement pas l'aspiration de tous. Votre directeur adjoint en est la preuve. Bien sûr, quelques mots lancés en l'air ne changeront rien à votre loyauté, aussi vous ai-je invités ici pour vous éclairer à ce sujet. D'abord, je voudrais savoir si vous avez une question quelconque.

Damascus parut quelque peu indigné par la remarque de Bulzeeb, mais avant qu'il ne puisse réagir, une voix résonna dans la pièce : une voix de femme, qui aurait put être agréable à l'oreille si elle n'avait pas eu ce ton dur et sévère.

-Si j'étais toi, je m'adresserais à une divinité avec un peu plus de respect, humain.

Les bruits de pas résonnèrent alors que Daidara fit son entrée dans la pièce par l'entrée que les professeurs venaient d'emprunter. Elle était la seule daédrique qui ne portait pas de vêtements blancs, pour le peu de vêtements qu'elle portait. Toutefois, la première chose que les professeurs remarquèrent sur elle ne furent pas ses vêtements, mais bien son bras droit, qui était remplacé par une énorme lame rouge. Elle semblait affectée par la présence de cette lame, des écailles rougeâtres apparaissant à quelques endroits sur sa peau, son oeil droit semblable à celui d'un félin. Le pouvoir des daédriques semblait la corrompre toute entière.

Elle vint alors s'asseoir à côté de Damascus, sans autre préavis, et toisa Bulzeeb d'un air mauvais, comme si elle attendait un signal de son chef pour le réduire en charpie. Celui-ci décida donc de répondre au professeur d'élémentalisme.

-Très bien, si vous n'êtes venus que pour savoir cela, je n'ai d'autre choix que de vous satisfaire. Donc, par quoi désirez-vous que je commence?

Lilium entra d'un pas rapide et se dirigea vers le bassin d'eau chaude avec un seau dans ses mains. Elle y déversa le contenu qui remplit la pièce encore plus d'une senteur agréable. Elle regarda du coin de l'oeil les gens d'Arbar et quand une de ces personnes la regardait, elle arrêtait brusquement de les regarder. Elle s'approcha timidement de Damascus, son seau toujours dans ses mains.

"Puis... Puis-je vous emmener quelque chose, maître Damascus? Com... Comment puis-je vous être utile?"

Bulzeeb ne donna aucune atention à la remarque du Daédrique. Même que cette dernière l'amusait.

je vais commencer: quand vous dites qu'il nous joue dans le dos, vous parlez de quoi au juste? Et je voudrais savoir tout ce que vous savez et que nous ne savons pas au sujet de l'école et de la direction.

Damascus, sans quitter les professeurs de son oeil doré qui semblait fixer tout à la fois, tourna la tête vers Lilium.

-Je ne crois pas avoir besoin d'autre chose pour le moment. Vous êtes invitée à rester, mais si vous avez mieux à faire, je ne vous retiendrai pas.

Il se tourna alors de nouveau vers ses visiteurs, que Daidara n'avait toujours pas cessé de fixer d'un air mauvais, et s'empressa d'écouter la question de Bulzeeb. Il laissa un court moment de silence s'écouler, puis répondit.

-Trouvez-vous normal, chers amis, que votre directeur adjoint, Thanaris Oelim, refuse de vous révéler l'identité du directeur de votre école? Si il n'aurait rien à cacher, il se contenterait tout simplement de vous la révéler sans aucune autre complication. Toutefois, il continue de vivre dans les secrets et l'obscurité, sans jamais révéler cette information à quiconque, pas même à ses amis les plus loyaux. Non seulement refuse-t-il de révéler l'identité du directeur de son école, mais, de plus, aime-t-il garder sa propre histoire dans l'ombre. Puisque nous avons la chance d'avoir son propre frère dans notre cercle, nous avons pu apprendre beaucoup de choses sur le passé de Thanaris.

Damascus plaça sa main devant lui puis bougea quelques doigts, comme si il incantait d'une seule main. Alors, le tissu même de l'existence sembla déformer dans la paume de sa main, et le daédrique fixa cette déformation comme si elle était une boule de cristal qui lui apporterait l'information nécessaire. Puis, sans cesser de fixer cette étrange réaction, il entama son récit.

-Né dans la famille Oelim, une riche famille de nobles elfes au sang pur, Thanaris et Deoxis furent élevé dans la richesse mais aussi dans le mensonge et la corruption. La famille Oelim ne cessait de supprimer les membres d'autres familles de noble par la ruse et la trahison et, un jour, furent eux aussi la cible d'un assassinat. Les assassins qui les eurent tués ne devaient laisser aucune trace, ce qui impliquait aussi le meurtre des enfants.

Toutefois, Thanaris fut épargné : puisqu'il présentait les talents requis pour devenir un assassin, la guilde de tueurs le prit sous son aile. Toutefois, le jeune Thanaris, pour faire survivre son jeune frère, se mit à prétendre que Deoxis possédait, lui aussi, un grand potentiel en tant qu'assassin. Alors qu'ils grandirent, élevés par les assassins mercenaires, l'un devint de plus en plus puissant alors que l'autre ne cessait d'échouer. Thanaris apprenait sans peine les techniques de meurtre et n'éprouvait aucun remord, alors que Deoxis refusait de tuer qui que ce soit.

Un jour vint donc où les assassins firent le choix de leurs nouvelles recrues. Toutefois, malgré sa puissance évidente, Thanaris fut forcé à passer un test de loyauté : on lui ordonna de tuer Deoxis, enchaîné devant lui. Croyez-le ou non, votre directeur adjoint a, sans hésiter, planté une lame en plein coeur de son propre frère. C'est un miracle si il a survécu. Nous l'avons retrouvé alors qu'il était presque mort et, en découvrant sa profonde compassion pour les êtres vivants, lui avons accordé les pouvoirs des dieux daédriques. Toutefois, la trahison de son frère l'a rendu fou et il ne vit plus que pour le tuer à son tour. Ce n'est qu'une des tragédies que Thanaris a commise.

Puis, les années suivantes, votre directeur adjoint continua de travailler au sein de la guilde d'assassins qui avait tué ses parents. Ensuite, une dizaine d'années plus tard, il se mit alors à travailler en reclus, sans participer aux missions avec les autres membres. Un an plus tard, Thanaris mit son plan à exécution : au beau milieu d'une mission de la plus haute importance, il assassina, un par un, tous les membres de sa guilde. Puis, il prit leur argent, leurs armes et le reste de leurs biens et partir chercher refuge à l'école des héros d'Arbar. Sachez donc, messieurs, que votre directeur adjoint est un criminel de la pire espèce, effectuant trahison après trahison sans aucune pitié. Et pour qu'on l'ait accepté dans cette école sans poser de questions, son directeur doit bien être quelqu'un de la même espèce. Ou alors quelqu'un de pire, bien pire. Si vous doutez de la qualité de mes informations, je tiens à vous assurer que notre espion au sein de l'école fait très bien son travail et qu'il a reçu ses informations de Thanaris lui-même.

Le daédrique cessa ensuite son incantation et le tissu de l'existence cessa de se déformer devant lui. Il se tut alors, attendant la réponse des professeurs.

Bulzeeb comprenait que Thanaris avais des raisons de garder des informations aussi sombre mais il aurait quand même pu les informer sur les points qui assurait leurs survie. autrement dit: le fait qu'il connaisait les daédriques avant que ceux ci ne les attaques.

j'en ai une autre.... qui c'est? le directeur? vous avez l'air de le savoir non?

Damascus, pour la première fois depuis que les professeurs le voyaient faire cela, sourit. Un sourire satisfait, qui aurait même pu sembler bienveillant si celui qui le faisait n'était pas si imposant et intimidant. Daidara, elle, ne broncha pas d'un cil, et Deoxis, qui semblait s'être réveillé dans le bassin, s'était mis à rire bêtement.

-Je dois vous assurer que notre informateur a tout fait pour connaître l'identité du directeur de l'école. Toutefois, il semble que Thanaris garde cette information encore plus secrètes que ses propres origines. Nous ne savons pas plus que vous qui est le directeur de l'école d'Arbar, mais nous savons plusieurs choses à son sujet.

Il se mit de nouveau à manipuler le tissu de l'existence dans la paume de sa main, l'observant comme un sage obnubilé par sa découverte.

-Premièrement, nous savons qu'il utilise un moyen de communication non-magique avec Thanaris. Nous pensons qu'il s'agit de son courrier, mais notre informateur a déjà fouillé le bureau du directeur adjoint sans succès. Peut-être brûle-t-il tous les documents compromettants, mais nous croyons qu'il utilise peut-être un autre moyen de communiquer, plus subtil et plus complexe. Notre plus grand soupçon reste porté sur son gobelin de service, Ompak, qui tripote sans cesse son courrier et qui semble tout savoir. Nous avons aussi tenté de le faire parler, mais il est plus intelligent qu'il ne le laisse paraître : il refuse de discuter sur des sujets sérieux pour ne divulguer aucune information. Nous ne pouvons le faire parler sous la torture, cela éveillerait les soupçons.

Deuxièmement, nous savons que le directeur qui est présentement en service est le même qui a repris l'école en main, il y a une centaine d'années de cela. L'école était devenue abandonnée mais, mystérieusement, du jour au lendemain, elle s'était remise en marche et cela est expliqué par l'arrivée de Thanaris et du nouveau directeur. Nous savons donc que Thanaris et celui-ci se sont connus avant d'arriver à l'école et nous croyons qu'ils aient choisi l'école d'Arbar comme refuge. C'était l'endroit idéal : au milieu de nulle part, ignoré de tous, truffé d'armes et de matériel. Avec le temps, Thanaris et son ami le directeur l'ont sûrement remise en marche pour leur plaisir, mais nous croyons que cela fait aussi partie de leurs plans futurs.

Ces raisons nous poussent donc à croire que le directeur est un criminel dangereux, tout aussi dangereux que Thanaris, voire plus puisqu'il reste caché alors que le directeur adjoint, lui, n'hésite pas à faire son numéro. Peut-être que, grâce à ces indices, vous serez en mesure d'y voir plus clair, mais si vous voulez vraiment connaître la vérité, je vous suggère de vous joindre à nous et de devenir, vous aussi, des informateurs. Ensemble, il sera plus facile de percer la vérité. Bien sûr, je comprendrai que vous êtes probablement loyaux envers l'école et je ne vous en voudrai pas de rester dans votre camp. Sachez simplement que les daédriques, contrairement à Thanaris, ne vont pas vous achever lorsque vous aurez besoin d'aide.

Lilium s'effondra en apprenant les secrets de Thanaris. Deoxis, sont amour, était presque mort de la main de son propre frère! Ayant un coeur trop fragile, elle se leva pour quitter la pièce, mais elle vit que Deoxis était à nouveau parmis eux. Elle alla donc à son chevet pour prendre soin de lui... Et voulait à tout prix aider Damascus pour éliminer les mauvais esprits de l'école!

En entendant la question de Bulzeeb, Daidara se mit alors à rire en fixant le professeur, comme si elle tentait de le faire sentir stupide avant que Damascus ne lui réponde.

-Vous révéler l'identité de notre informateur pour que vous le dénonciez et qu'il soit exécuté? Nous ne prenons pas ce genre de risques. Peut-être Thanaris vous a-t-il appris à faire ce genre de choses, mais notre informateur nous a juré fidélité et nous ne sommes pas prêts de le trahir aussi facilement. Donc, je crois comprendre que vous n'êtes pas intéressé, sieur Blackbreath, ai-je raison? Et vous, sieur Harpell, qu'en pensez-vous?

Pendant ce temps, lorsque Lilium s'approcha de Deoxis, celui-ci tourna alors lentement la tête vers elle, sans cesser de rire stupidement. Il sortit un de ses bras du bassin et la prêtresse vit que sa main tranchée était lentement en train de repousser grâce à la magie du bassin régénérateur. Deoxis se mit alors à parler tout seul de façon inintelligible, ou peut-être s'adressait-il à Lilium, mais celui-ci parlaiy à voix basse sans que personne ne comprenne ce qu'il disait et semblait inconscient de ses actions, toujours étourdi. Duplicata s'approcha alors de la prêtresse, observant Deoxis par-dessus son épaule.

-Il me fait vraiment peur quand il est comme ça, dit-elle à voix basse. Je me demande si le seul fait d'avoir été attaqué par son frère l'a rendu aussi débile. Moi, en tout cas, même en illusions, je me couperai jamais les mains...

Lilium essaya de cacher les larmes qui coulaient lentement sur ses joues. Elle sourit gentiment à l'approche de Duplicata et fut contente que son amie soit présente. Elle s'approcha tout de même un peu plus de Deoxis, se pencha au dessus du bassin ce qui lui donna un balant précaire.

-Mais que dis-tu, Deoxis? Allez, parles plus fort pour moi s'il plaît.

Elle se tourna vers Duplicata en essuyant sa dernière larme et soupira en acquiessant à ses remarques.

Deoxis se mit à bouger, comme pris de convulsions, ce qui fit sursauter Duplicata, et ses paroles se firent un peu plus distinctes, plus fortes.

-Thaaaaanariiiiiis... tu vas te prendre un couteau dans le pieeeeeeed... Ensuite j'vais t'éborgneeeeer, te transperceeeeeeer, te déchiqueteeeeeeer, t'égorgeeeeeeer, te videeeeeeer, te trucideeeeeeer...

La respiration de Duplicata se faisait haletante, visiblement effrayé par le daédrique, mais celui-ci se leva alors d'un geste rapide et agrippa alors le pied de la fillette avec ses dents. Celle-ci se mit à hurler, se débattant jusqu'à ce que Deoxis la traîne dans le bassin et la laisse partir, hurlant de rire. Duplicata était encore sous le choc et sanglotait.

-On voit à quoi ça sert de se cacher derrière les illusions, dit Deoxis entre deux éclats de rire. On finit par avoir peur d'un cadavre!

-Deoxis, ferme ta gueule, Damascus parle! hurla Daidara, ce qui le fit rire avec un peu plus de retenue.

-Désolé, j'avais pas vu, j'étais trop occupé à faire peur à la p'tite. Alors, qu'est-ce qui s'est passé pendant que j'étais endormi? demanda-t-il à Lilium, sans se préocupper de Duplicata qui essayait de se relever dans le bassin, sans succès, glissant à chaque fois.

Lilium avait tombé dans le bassin parce que Deoxis avait bougé trop rapidement. Elle était assise et se tenait le visage entre ses mains. Elle prit Duplicata sous les aisselles et l'aida à s'enlever du bassin magique. Elle se retourna pour voir Deoxis et le dévisageait de peu... Elle n'aimait pas quand il faisait peur à Duplicata, ce qui était fréquent.

"Rien d'excitant vraiment. On a voulu me capturer quand je suis accouru à tes ordres pour guérir ton... Thanaris et, finalement, le maître Damascus est arrivé. C'est tout!"

Bulzeeb détestait de plus en plus ces êtres...il n'attendait plus qu'une chose: partir de cette endroit.

bon d'accord j'en ai mare... j'me casse j'ai plus rien a faire içi

Daidara, presque indignée, se leva alors d'un bond.

-Quoi, déjà?! hurla-t-elle. C'est une farce! Pour qui nous prenez-vous?

Damascus, d'un geste de la main, la fit taire, puis s'excusa auprès de ses invités avant de dire :

-Bien, si vous désirez quitter, rien ne vous en empêche. Toutefois, je vous suggère de réfléchir à ce qui s'est passé ici. Ne pensez pas qu'à votre vie, pensez aussi à celles des élèves. Ces gens sont innocents, ils ne méritent pas d'être impliqués dans toute cette histoire. Malheureusement, nous n'avons pas d'autre choix.

Deoxis, suite à la remarque de Lilium, se mit alors à rire de nouveau. Il avait visiblement repris des forces.

-C'est moins intéressant que la journée que j'ai eu avant de tomber dans les vappes, j'ai même pu tuer deux filles de l'école! C'était trop drôle, t'aurais dû voir lui voir la tête quand j'ai planté une hache dans le front de l'autre conne! dit-il en pointant Harkle du doigt.

Duplicata fixait toujours Deoxis, comme si elle attendait qu'il s'excuse, même si, connaissant le daédrique, c'était presque impossible.

Bulzeeb s'arreta net en attendant les paroles de Deoxis, il se retourna lentement et le regarda d'un regard extremement froid.

à te voir je comprend pourquoi ton frère n'a pas hésiter à te tuer. Je préfererais mourrir plutot que travailler avec des animaux de votre genre.

Harkle accoter sur ses paumes leva un sourcis vers Bulzeeb '' Les insultés est une chose dangereuse '' pensa-t-il... Il ajouta a sa pensé : '' encore un fou.. ''

Tout au long de la discution Harkle s'était tût et avait déposer son menton dans ses deux paumes pour donner une position de désintéressement mais son cerveaux travaillait a 150 % et écoutait ce que tout le monde pouvait dire..

Et puis depuis le debut, la bouche du mage s'ouvrit:

- Vous présumer que le directeur et Thanaris se sont connu avant que Arbar soit repris et remit en marche.. Mais avez vous une idee ou plutôt une simple hypothèse à propos de l'endroit où ils purent se connaitre ??

Le mage regarda droit dans l'oeuil doré de Damascus et attendit un réponse sachant que la réponse pourrait être négative à sa question.

Daidara, devant l'insulte de Bulzeeb, devint soudainement plus calme et se mit alors à sourire, un sourire malveillant. Aiguichante, elle se tourna alors vers Damascus et lui chuchota à l'oreille, assez fort pour que les autres entendent :

-Je le tue? Allez, Damascus, dis-moi oui. Depuis le début qu'il fait que nous énerver...

Le chef des daédriques la fit taire d'un nouveau geste de la main, puis, répondit à Harkle.

-Selon ce que Thanaris a raconté à notre informateur, entre le moment où il a fui sa guilde et le moment où il est arrivé à l'école, le directeur adjoint aurait beaucoup voyagé. Il ne nous a rien avoué à ce sujet, mais à voir les endroits où il se dirigeait, il devait suivre un itinéraire précis. Nous croyons qu'il cherchait quelque chose en particulier, puisqu'il prenait de nombreux détours. Nous sommes sûrs que son plan de départ n'était pas d'aller à l'école d'Arbar. Il a probablement rencontré le directeur sur la route d'une de ses destinations et il a sûrement été tenté de se joindre à lui. Tout ce que nous en savons, c'est que lorsque Thanaris est arrivé à Arbar pour la première fois, il était accompagné d'une petite troupe, dont le directeur et son secrétaire, Ompak.

Bulzeeb s'énervait de plus en plus.

parce que vous insinuez que ce petit gobelin sait beaucoup plus qu'il en a l'air? pfuh faite moi pas rire...

- Si tu n'as pas de choses pertinente à dire, tait toi s'il-te-plait! Dit Harkle sur un ton plus sérieux.

- Tu peut t'assoir et écouter ou même te foutre de ce qu'on dit comme ce que je fait depuis que je suis arrivé..

Harkle écouta les information de Damascus et réfléchit a sa prochaine question!