Le nouveau jour

Namiko remarqua finalement que Chaos avait froid et se rapprocha de lui, elle aussi ayant déjà froid. Elle l'entoura de ses bras, se collant à lui, gênée, tout en essayant de se rappeler quand est-ce qu'elle l'avait vu. Ce procédé lui força des souvenirs douloureux qui commença à lui faire de la peine... Quoi qu'elle n'en versa aucune larme, incapable depuis longtemps de pleurer...

"Je... Je ne me souviens pas de toi, désolée... J'essaie de me rappeler, mais... Ça... Ça fait mal, me rappeler du passé... Et pourquoi je te fais penser à cette Rika? Tu l'aimais, elle?"

Elle regretta aussitôt sa question, ne regardant pas Chaos et baissa sa tête pour ne pas qu'il puisse voir son visage gêné qu'elle venait d'accoter contre son épaule.

Namiko remarqua comment le temps avait passé et comment elle était exténuée de sa journée d'efforts. Elle bailla après les paroles de Chaos, mais s'en excusa rapidement puisqu'elle ne voulait pas qu'il croit qu'il n'était pas intéressant ou qu'elle n'écoutait pas. La jeune elfe était gênée de toutes ces révélations et de leur posture. Ne sachant pas trop que répondre, la jeune elfe aux cheveux bleus soupira de fatigue.

"Pour être sincère... J'sais pas quoi te dire..."

Rien de plus. Pas un mouvement en surplus. Elle arrêta de bouger tandis qu'elle se battait contre ses paupières, encore une fois. Elle avait froid, mais commençait à se réchauffer avec leur chaleur corporelle mises ensemble. Quand même assez lucide, Namiko voulait entendre ce qu'avait à dire Chaos; elle était trop fatiguée pour se débattre contre quelconque tentative et cela était facile à découvrir puisque tous ses muscles s'étaient relâchés de leur tension habituelle.

Namiko ferma les yeux après avoir vu le sourire de Chaos; ce beau sourire... Elle rougit un peu, la fatigue la gagnant peu à peu jusqu'à ce que Chaos glisse sa main sous son chandail, là, elle se raidit un peu, mais ne fût pas capable d'ouvrir les yeux par manque de volonté. La proximité de Chaos la dérangeait et plusieurs questions incompréhensibles et mélangées fusèrent dans son esprit dans un ordre désordonné; impossible d'y comprendre quoi que ce soit! Son corps fût parcourut de frissons qui n'étaient pas causés par le froid; cette sensation la fit rougir de plus belle, elle qui n'avait pas vécu de contact humain depuis plusieurs années!

Namiko figea complètement quand elle reçu le baisé de Chaos dans son cou, ses yeux fermés du plus fort qu'elle pouvait. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne pouvait pas refuser ce que l'elfe de brume lui faisait, même si elle ne voulait pas nécessairement de cet attention de la part de ce jeune homme. Trop faible pour le repousser ou l'inciter à continuer, la petite aux cheveux bleus crispa ses bras autour de la taille de Chaos, ne sachant pas trop comment réagir ni que faire; de toute manière, allait-elle être capable de faire quelconque réaction? C'était donc à la jeune personne aux yeux rouge à décider...

Namiko sursauta, réveillée par le brusque mouvement de Chaos. Elle regarda ce qui se passa et ne fut pas assez vite pour l'empêcher de se tailler la main, ne sachant pas ce qu'il faisait, pensant qu'il se punissait pour ne pas lui avoir demandé son avis ou quelque chose du genre. La jeune elfe se releva donc avec difficulté et déchira un pan de sa jaquette pour le serrer autour du poignet de Chaos.

"Mais qu'est-ce que tu fais? T'es fou! Perdre du sang à cette température, c'est du suicide!"

Ses instinct la guidant, elle se mit sur ses genoux et s'assied sur les cuisses de l'elfe de brume, entourant son corps de ses jambes et de ses bras.

Namiko sembla finalement remarquer comment elle venait de s'installer et recula maladroitement, gênée et rouge comme une tomate! Elle se recula tant bien que mal un peu plus loin de Chaos et détourna le regard, laissant les mèches de ses cheveux rebelles et épais tomber comme une chute d'eau devant son visage pourpre.

"Désolée je... Je savais pas... Désolée!"

Mal à l'aise, elle ne savait que faire, surtout qu'elle était exténuée, qu'elle avait froid et faim. Elle essaya de rien ne laisser paraître, mais son corps commencerait à grelotter d'ici un petit moment, si elle n'avait pas de chaleur corporelle à proximité!

Namiko fût touchée par la tendresse de Chaos et rougit un peu, exprimant un sourire sur ses traits d'enfant. Par contre, la question qui lui fût posée sembla l'affoler; la terroriser. Elle regarda autour d'elle en se reculant, comme si elle cherchait un moyen de s'évader, se remémorant cette nuit-là, avec les drows qui se rapprochait de son petit corps de jeune adolescente, un sourire malin aux lèves...

"P...Pourquoi tu me demandes ça? Non, jamais j'en ai eu.... Jamais..."

Sans s'en rendre compte, elle venait de foncer dans un mur en reculant et sursauta, coupant du même coup sa respiration.

Namiko figea quand Chaos la prit dans ses bras, incertaine de ses intentions après qu'il ait posé sa question. Elle avait encore toutes ces images dans sa tête et se dit qu'elle était chanceuse que ses parents aient été assez forts pour la protéger d'eux. La respiration de la jeune elfe était saccadée, Namiko commençait à perdre la pédale et commencer une crise.

"Tu... Tu me fais... Peur..."

Son regard fuyait, elle était, en effet, terrorisée. Elle avait commencé à grelotter. À avoir des soubresauts. À tousser; très très creux...

Namiko aurait bien voulu répondre, mais son souffle était coupé par son anxiété devenue trop grande. Elle tremblait comme une feuille dans une tempête et était couverte d'une sueur froide. Lorsque ses poumons lui permettaient de faire quelque chose, c'était une toux creuse qui sortait de sa gorge sèche. En plus, elle avait peur...

En effet, Namiko, paniquée, ne sût que faire, déjà qu'elle faisait une crise d'anxiété et, elle aussi à bouts de forces, s'évanouit aux côtés de Chaos, sans respirer, une douleur aux poumons ainsi que dans tout son être puisqu'elle n'était pas en très bon état de santé non plus!

Namiko se réveilla en souriant, sentant que la journée était prometteuse. Elle ne se souvenait pas tellement de la nuit passée, ce qui rendait son sourire authentique. Par contre, lorsqu'elle leva les yeux et qu'ils se posèrent sur Chaos, son monde de bonheur chamboula; le voir ainsi, des plaies béantes au dos, la chemise maculée de sang, le regard perdu au loin... La petite elfe se figea, proie à une peur sans limite.

"Que... Que s'est-il passé?!"

Cela lui avait pris un bon moment avant qu'elle puisse s'exclamer à voix haute, perdue dans sa contemplation horrifique. Pourtant, elle n'avait rien et lui était plus que blessé! Seule chose que Namiko ressentait maintenant -atténué par son effet de stupeur et d'horreur- était des engelures aux orteils et aux doigts. Elle fût incapable de se rapprocher, de même réagir autrement que de le regarder d'un air affolé et de s'être exprimé d'une toute petite voix tellement aiguë que s'en était près du silence!

Namiko était plus qu'horrifiée par la vue et c'est alors que tout lui vint au même moment; les images de la nuit passée, ses engelures, ses douleurs musculaires, son corps faible et frêle contre le froid. Devant tout ce sang, devant cette vision horrifique et sa douleur incessante, la petite elfe ne pût s'empêcher de se retourner, se plier en deux, car secouée d'énormes spasmes et vomir. Elle n'eût pas le temps d'enlever ses cheveux de sa figure et souhaitât que Chaos pense à le faire ou soit capable de le faire pour elle puisque ses membres externes ne répondaient presque plus à ses demandes; ses doigts et orteils étaient terriblement douloureux, bleus et gelés...

Namiko aurait voulu que Chaos arrête de bouger pour ne pas qu'il soit dérangé par les mouvements, mais n'en eût pas le temps ni la force de lui dire de rester. Le premier contact la fit frissonner et sursauter. Ensuite, elle se détendit momentanément. Elle lui donna instinctivement ses mains, complètement hypnotisée par le touché doux des mains de l'elfe sur son dos.

"Merci, mais... Tu devrais pas prendre soin de toi au lieu de moi?"

Elle était encore inquiète, même si son corps était en train de se détendre complètement, de se vider de son stress. Elle fermât les yeux, tentant de se concentrer, mais en vain...